Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.
samedi 23 octobre 2010
Compte rendu du café philo du 22 octobre 2010
Quels regards sur la jeunesse et la vieillesse ?
Nous étions 27 à participer au café philo de ce mois d’octobre dans la pâtisserie Piérol de Margency. Le sujet « Quels regards sur la jeunesse et la vieillesse ? a mobilisé les habitués plus quelques nouveaux qui se sont déclarés enchantés par la qualité des débats. Au préalable, les sujets des deux prochains cafés philo ont été votés parmi la douzaine proposée par les participants. Donc le 26 novembre, ce sera : « Avons-nous besoin d’irrationnel ? » et le 28 janvier 2010 : « Nos peurs ».
La tendance générale de notre société contemporaine est de valoriser la jeunesse au détriment de la vieillesse. La tendance est également d’idéaliser le « bon vieux temps ». Plusieurs métaphores sont associées au cycle de la vie, celle des saisons, celle des heures du jour ou encore celle du voyage. Le cycle naissance, jeunesse, âge adulte, vieillesse et mort est une caractéristique fondamentale du vivant. Il est génétiquement programmé dans les horloges biologiques. Tout au long de ce cycle, l’être vivant connaît des métamorphoses de sa physiologie et de son rôle dans son environnement social.
La jeunesse est particulièrement idéalisée dans l’époque actuelle marquée par l’hédonisme et le narcissisme. Le marketing et la publicité sont très orientés vers les jeunes. Une grande partie des magazines et des publicités instrumentalisent le jeune corps, en particulier féminin. Les jeunes sont une cible prioritaire des marchands d’innovations technologiques.
Bien des auteurs, dont Nizan (1905-1940) (« J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie ») ont pris le contre-pied de cette idéalisation.
La vieillesse est parfois considérée comme un naufrage (De Gaulle), parfois comme le plus bel âge, celui de l’accomplissement de soi (le Prix Nobel Hermann Hesse (1877-1962) dans Éloge de la vieillesse). Les personnes âgées sont plus conservatrices que les jeunes. Sans doute parce qu’elles se font moins d’illusions sur les révolutions et qu’elles ont davantage besoin d’appuyer leur sécurité sur l’ordre établi.
Le marché des séniors argentés et actifs constitue un important créneau économique.
L’extrême vieillesse attaque en général à partir de 75 ans, un âge où statistiquement prend fin dans notre société, le temps de la retraite en bonne santé. La vie, le temps, l’espace, la mémoire s’en vont. La dépendance et le sentiment d’inutilité sociale associés souvent à la souffrance physique, rendent souvent cette période plus ou moins longue de la vie, douloureuse pour le vieillard et pour son entourage.
Il s’agit là de grandes tendances différenciant la jeunesse et la vieillesse. En fait il existe une diversité infinie parmi les jeunes et les vieux.
La condition humaine est caractérisée par le fait qu’on se projette presque toujours hors de l’ici et du maintenant. Les jeunes à l’école ou dans le monde du travail sont obligés sans cesse de sacrifier le bonheur du présent pour l’avenir qu’ils espèrent meilleur. Bien de travailleurs envisagent la retraite comme un eldorado. La sagesse voudrait que chaque âge de la vie vaille la peine d’être vécu pour lui-même.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.
« Sonnets pour Hélène », (1578), Pierre de Ronsard
Quelques réflexions des participants notées au passage.
- L’évolution des regards sur la jeunesse et sur la vieillesse est essentiellement conditionnée par des facteurs démographiques, tel que la natalité et l’allongement de la vie, ainsi que par des facteurs économiques, tels que la consommation et l’emploi professionnel. L’éclatement géographique des familles ne favorise pas la solidarité inter-générationnelle dans les familles.
- La beauté physique et l’attrait sexuel jouent un rôle plus ou moins avoué sur ces regards.
- Le regard sur la vieillesse est conditionné par celui sur l’extrême vieillesse.
- Beaucoup d’efforts (intellectuels mais moins budgétaires) sont réalisés aujourd’hui pour la « bientraitance » dans les institutions pour handicapés et vieillards dépendants. L’objectif aussi est de maintenir les vieillards aussi longtemps que possible hors des institutions.
- La gestion de la vieillesse comporte trois niveaux ; personnel, familial et institutionnel.
- La vieille Europe n’arrive pas à protéger sa société.
- Le dialogue et les rapports affectifs entre les jeunes et les vieux existent en de nombreux endroits.
- L’important, c’est la jeunesse de cœur.
- Pour bien vieillir, il faut vivre bien ensemble.
- La vieillesse est l’âge de l’apaisement.
- " La fréquentation des personnes en fin de vie fait me sentir jeune."
- Il faut se sentir utile.
- Tout ce qu’on perd en extériorité on le gagne en intériorité.
- Nous avons un chemin de vie à accomplir.
- Nous, les anciens, laissons aux jeunes un avenir difficile.
- Le cycle de la vie comporte les périodes pour apprendre, pour produire, pour transmettre.
- Au-delà des déterminismes, fatalités et inégalités physiologiques et sociétales, chacun dispose d’une part de libre-arbitre pour faire en sorte que chaque phase de sa vie vaille la peine d’être vécue.
samedi 2 octobre 2010
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