Qui sommes-nous ?

PRESENTATION

L’association du Chemin du philosophe comporte trois types d’activités :

1)  L’entretien et l’animation du Chemin du philosophe en forêt de Montmorency.

2)  L’organisation de cafés philos, de conférences, d’ateliers de lecture, de sorties à thèmes en forêt.

3)  La maintenance de ce blog qui tient à jour le programme des activités et qui les archive depuis 2008.

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+ La participation aux activités de l'association implique une éthique de neutralité et de tolérance ainsi qu'une étiquette de courtoisie. L’accès est libre à la plupart des activités.

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Station "L'homme et le cosmos"

Station "L'homme et le cosmos"
Cadran solaire analemmatique - juin 2014

Programme

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Fonction Sound est limitée à 200 caractères

samedi 30 juin 2012

Compte rendu du café philo du 29 juin 2012


 




 
Nous étions quarante au centre culturel de Bouffémont (Val d’Oise) ce vendredi 29 juin 2012 pour débattre du sujet : « Puis-je décider de mon identité ? Le débat a été préparé et animé par Catherine Delaunay et Pierre Haller.

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La problématique : Notre identité nous est-elle donnée à la naissance par nos gènes, par notre famille, par notre époque, par notre milieu social ? Serions-nous en partie prédéterminés ? Ou bien sommes nous libres de la construire y compris en totale opposition avec ce que la nature ou la société ont fait de nous à la naissance ? Quelles sont les parts du déterminisme et du libre arbitre ?

En apparence l’identité semble donnée à la naissance. Pourtant chacun est en quête de son identité tout au long de sa vie. Certaines personnes décident  même de changer d’identité sexuelle. Le débat autour du « genre », né aux Etats-Unis, concerne les différences non biologiques (psychologiques, mentales, sociales, économiques, démographiques, politiques…) distinguant les hommes et les femmes. Le genre désigne le rapport, dans la société, des identités  entre les personnes de chaque sexe y compris les situations d’ambiguïtés sexuelles.

Complexité de la notion d’identité
« Identité » vient du latin « idem » qui veut dire même. C’est aussi ce qui ne change pas. Au 18 è siècle on commence à parler d’identité personnelle, c’est-à-dire du caractère permanent de l’individu. 
Au sens philosophique, l’identité représente la personnalité dans son unicité, sa singularité, son originalité. L’être véritable émane d’une essence. « Deviens ce que tu es » (Nietzsche). Le paradoxe est que l’identité s’inscrit aussi dans la temporalité de l’histoire de chacun. Par ailleurs, l’identité comporte des parts conscientes et inconscientes. Avec la psychanalyse, on n’a jamais fini d’examiner son inconscient. Il est donc difficile de connaître l’identité et de la définir sans la figer.

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L’identité d’une personne est la résultante de multiples caractéristiques entrainant une infinité de combinaisons possibles. Celles-ci font qu’il n’existe pas deux personnes identiques.
Ces caractéristiques de chacun sont déterminées par son patrimoine génétique, les hasards de la vie, son histoire, son environnement culturel, social, familial, son éducation, sa santé, et un peu par son libre-arbitre et par sa volonté propre. L’homme a en principe la capacité de s’auto-corriger. Pouvoir vouloir ou vouloir vouloir changer son identité ou son destin n’est pas toujours possible.
On ne parlera pas du signe astral, du Karma ou d’autres explications ésotériques et religieuses qui proposent des explications des identités et destins  individuels.

L’universalité du concept d’Identité
L’Identité s’inscrit dans un processus générique du cosmos. Le sens de l’Identité est immanent au Réel. L’identité des choses et des êtres émerge de la combinaison d’atomes, de molécules et de cellules et de leurs interactions avec leurs environnements. Les cellules souches embryonnaires sont indifférenciées et acquièrent leurs spécificités au cours de leurs multiplications au sein d’un organisme. L’identité des choses nait, se développe et se décompose dans des cycles immuables. Ces cycles régissent la matière à toutes les échelles de temps et de tailles, de l’atome à l’univers. Pour les Hindouistes, Vishnou est le dieu qui construit et qui détruit. L’identité des choses et des êtres leur permet d’interagir, d’exister un certain laps de temps et de participer à l’évolution du cosmos. 
Pour le Bouddhisme ou l’hindouisme, le moi et l’identité sont des illusions sans substance qui se réduisent à des mots. L’identité des choses et des personnes est peut-être plus vaste que ce que nous en percevons. Les mots aussi possèdent une identité qui naît et qui s’évanouit. L’impermanence est le sort de toute identité.

Construction des identités
Pour Arthur Rimbaud : « Je est un autre ». Un autre moi-même ou un autre que moi ?
L'identité repose non seulement sur des critères objectifs, mais aussi sur un arrière-fond de sensations et d’interprétations. Le choix des mots sert à définir une identité.
La culture façonne la psyché des individus. « Ce qui m'attachait au judaïsme n'était pas la foi... mais... la claire conscience d'une identité intérieure, le sentiment intime d'une même construction psychique. » Sigmund Freud. Les religions ne fonctionnent pas seulement sur la foi mais aussi sur des identités psychiques qui se construisent de générations en générations.

L’identité personnelle a une probabilité d’être fortement différente selon le pays de naissance riche ou pauvre, selon la capacité de  lire et d’écrire, selon les aléas de la vie. L’homme est ce qu’il fait, mais n’est-il que cela ?  

Notre identité dépend de celui qui nous la donne : l’Etat (état civil, fisc, police), la religion, le milieu professionnel, les assurances, les banques, les publicistes, facebook, l’e-commerce,  les sociologues, les amis, le public, la famille, nous-mêmes. Chacune de ces instances sélectionne ses critères propres pour définir l’identité d’une personne. Chacune a une vision partielle de la personne.

L’identité institutionnelle
La plupart des institutions, dans l’exercice de leur pouvoir ont tendance à réduire la complexité des identités des personnes à des critères simples voire uniques : numéro, sexe, profession, compte en banque, religion, etc. Le goût pour la réduction à une étiquette ou pour la dépersonnalisation de l’autre pour des motifs soi-disant nécessaires est une tendance, voire une perversion, assez répandue de la nature humaine. L’imposition de l’uniforme, les défilés militaires, la numérotation des assujettis aux services, les segmentations des populations par le marketing, la notation des élèves ou des collaborateurs, jusqu’au tatouage des prisonniers, flattent bien des zones troubles des personnalités investies d’un pouvoir. Les technologies de l’information (moteurs de recherche, croisement de fichiers) facilitent le traçage et la réduction des identités individuelles et collectives et constituent probablement une grande menace pour l’humanité et l’humanisation. La barbarie est au fond la projection sur la personne humaine d’une identité réductrice à l’extrême. L’identité réductrice légitime le racisme, les guerres, les génocides, le bombardement des villes.


Identité et psychanalyse

Chaque personne a des zones d’ombres
. Certaines sont conscientes et elles relèvent de son intimité. D’autres sont inconscientes et néanmoins déterminantes pour les comportements individuels et collectifs également. Gustav Jung a traité de cette question. Il parle d’archétypes et d’inconscient collectif : « Nous ne résoudrons pas le fond de la névrose et de la psychose sans la mythologie et l'histoire des civilisations »

 Représentation conique de la structure de la psyché selon la psychologie analytique de Jung :
1. le Moi ;
2. le conscient ;
3. l'inconscient personnel ;
4. l'inconscient collectif ;
5. la partie de l’inconscient collectif qui ne peut être connue, dite « inconscient archaïque »69.

Carl G. Jung considère toutefois  qu’il ne faut pas attribuer à l'inconscient la psychologie du conscient.
    « Il ne faut pas attribuer à tort à l'inconscient une psychologie du conscient. L'inconscient possède une mentalité instinctive; il ne connaît pas de fonctions différenciées; il ne pense pas ainsi que nous entendons l'action de penser ».

Identité et neurosciences
Certaines lésions neuronales ou troubles psychiatriques conduisent à des altérations de l’identité La psychopathologie cognitive se référant aux neurosciences s’intéresse aux relations de la mémoire, des émotions et de l’identité. Les neurosciences tentent de décrypter les supports biologiques de la conscience de soi.

La psychogénéalogie est une théorie développée dans les années 1970 par le Pr Anne Ancelin Schützenberger (Université de Nice) selon laquelle les événements, traumatismes, secrets, conflits vécus par les ascendants d'une personne conditionneraient son identité, ses troubles psychologiques, ses maladies, et ses comportements étranges ou inexplicables.
Les guerres, les génocides, l’esclavage, le colonialisme, tout comme les drames familiaux laissent des traces sur plusieurs générations.

Le conditionnement statistique de notre identité
Toutes les sociétés comportent un spectre de personnalités de dominants et de dominés, de prédateurs et d’altruistes, de respectueux de l’ordre et de délinquants, d’intelligents et d’imbéciles, de gens en bonne santé et de malades. La sociométrie tente de classer les populations en grandes catégories dans lesquelles chacun peut éventuellement se retrouver. Ces catégories identitaires varient lentement dans le temps et l’espace. Le libre arbitre de l’individu est limité à l’intérieur de ces catégories. La dynamique sociale fonctionne selon ces catégories. Chacun se positionne dans ces catégories en fonction  de son conditionnement génétique, social ou culturel en se plaçant dans une de ces catégories. Le libre-arbitre devrait en principe permettre de choisir sa catégorie. Notre identité est aussi une question de statistiques qui montrent que les facteurs sont incitatifs mais non déterminants. Dans notre modernité, le chic consiste à se classer dans la catégorie des inclassables.

Avoir ou être une identité
Les objets, les vêtements, les lieux d’habitation, les réseaux sociaux participent à l’identité de l’individu. La publicité, qui veut vendre des objets ou des services dont les gens n'ont pas vraiment besoin, les persuade que ceux-ci ajouteront quelque chose à l’image qu’ils se font d’eux-mêmes ou que les autres se font. Par le biais de l’objet chacun peut se donner une identité et de l’importance.

L’identité est une histoire narcissique
L’identité de chacun se confond avec son histoire personnelle. Cette histoire est un récit vrai ou fantasmé. Le narcissisme est une auto-définition qui constitue une dérive de la passion pour sa propre histoire. « Parlez-moi de moi, il n’y a que ça qui m’intéresse. » (Guy Béart). Le narcissisme identitaire enferme l’individu ou les groupes dans leur auto-image et empêche la quête de la vérité qui se situe toujours dans un au-delà de soi.
La douleur ou la victimisation peut être utilisée comme composante de l’identité pour se faire reconnaître par autrui. Le ressassement de la mémoire exprime une inquiétude identitaire. La mémoire réassurée dans les commémorations, permet de  ressouder une communauté et de lutter contre l’oubli de son identité. 

Identités partagées
Amin Maalouf, (1949-) dans Les Identités meurtrières écrit ceci : « Grâce à chacune de mes appartenances, prises séparément, j’ai une certaine parenté avec un grand nombre de mes semblables ». « Qui d’entre nous peut prétendre être français, espagnol, anglais, etc. à cent pour cent ? La pureté  de sang, cela ne veut rien dire. Avec chaque être humain, j’ai quelques appartenances communes ; mais aucune personne au monde ne partage toutes mes appartenances. En tant qu’individu, je suis tout à fait unique le seul de mon espèce ; mais en tant qu’homme, je partage mes caractéristiques avec des milliers, des millions, des milliards d’êtres humains. »

Les identités meurtrières
Dans les périodes de tensions sociales, de crise économique la différence se transforme en inimitié, l’inimitié en aversion et l’aversion dégénère en terrorisme ou en guerre civile. L’autre devient le bouc émissaire, le responsable des difficultés économiques, des calamités naturelles et l’ennemi. Les sociétés ont besoin d’une anti-identité sous forme d’un axe du mal ou d’un grand Satan pour fonder leur propre identité. La vertu a besoin du vice pour s’en différencier.

Le droit à l’identité
Il n'est nullement coupable de revendiquer une manière de vivre et de penser différente de toutes les autres, ou d'éprouver peu d'attirance vers certains genres de vie, respectables en eux-mêmes. Cette incommunicabilité relative n'autorise certes pas à opprimer ou détruire les valeurs qu’on ne fait pas siennes.

La tolérance permet à l’ego de préserver son identité. C’est aussi une façon de l’obliger à relativiser ses vues très arrêtées, en l’invitant à admettre qu’un point de vue différent du sien est parfaitement possible. Et qu’il est aussi légitime qu’il puisse s’exprimer.

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Poème d’Arlette Coutin

Mon identité est un lieu bien caché
Celle que je donne je ne peux m'y dérober
Celle que je montre est celle que je veux donner
Celle que je construis est celle de vérité

Car l'homme même dans l'adversité peut choisir
Son esprit et son cœur le font réfléchir
Il a besoin des autres pour se reconnaître
Et trouver en lui l'essence de son être

C'est ainsi que chaque être humain est unique
Sa personnalité dépasse son physique
Il choisira ainsi son identité
En montant les marches de son propre escalier

Citations
« Cela va vraiment mal lorsque vous commencez à ressembler à votre photo d'identité. » Anonyme

« Le moi de l'homme n'est pas réductible à son identité vécue. »
Jacques Lacan

« Pour être confirmé dans mon identité, je dépends entièrement des autres. »
Hannah Arendt

« Les frontières du moi doivent être durcies avant d'être assouplies. Une identité doit être établie avant d'être transcendée. »
Scott Peck

« L'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l'existence. »
Amin Maalouf

« La France se nomme diversité.  »
Fernand Braudel

« Le meilleur moyen de perdre sa liberté de penser et d'être, c'est d'avoir une image à défendre coûte que coûte, une image qu'on a chargée d'être notre identité. »
Alain Amselek

« Nos peurs nous paralysent et nous handicapent énormément. Elles doivent être éliminées afin de nous redonner notre vraie identité. »
« Notre besoin inné de se comparer aux autres nous éloigne trop souvent de notre vraie identité. »
Daniel Desbiens

« L'identité sera convulsive ou ne sera pas. »
 Max Ernst

Propos entendus

L’identité et la différenciation sont liées à la vie en collectivité.
L’identité revêt un aspect juridique.
On change d’identité parce qu’on n’est pas satisfait de la sienne.
On peut changer d’identité par amour.
Vivant plus longtemps que nos ancêtres, nous sommes davantage sujets au changement d’identité.
Nous partageons une identité commune à toute l’humanité.
L’identité est physique et psychologique, individuelle et collective, opératoire et profonde.
Il existe une identité profonde qu’on ne peut changer.
La psychanalyse cherche à atteindre l’identité profonde.
Il y a une identité rêvée.
On peut jouer mais est-on encore dans l’authenticité ?
L’être existentiel est différent de l’être essentiel.
L’être essentiel est le départ du chemin de formation de l’identité.
On est ce qu’on est à chaque instant. L’être essentiel est une quête sans fin. Je cherche un art de vivre et une sagesse.
Le comédien sur scène change-t-il d’identité ?
L’identité est révélée par l’action. Mais il y a une part irréductible.
Les grands changements d’identité sont la conversion religieuse, une nouvelle nationalité ou l’adoption pour un enfant.
Etre dans l’illégalité sans papiers est une situation traumatisante.
L’identité a besoin d’intimité.
Il n’est peut-être pas souhaitable de maîtriser entièrement son identité.
Le changement de sexe va au-delà du changement d’apparence.
La résurgence de la revendication identitaire religieuse peut s’avérer totalitaire.
On peut se mentir à soi-même.
Les humains se sécurisent dans l’entre soi.
Nous avons besoin d’exister dans le regard des autres.
Le tatouage répond au besoin d’identité.
La maladie peut transformer l’identité d’une personne, en bien comme en mal.
L’épreuve peut révéler la vraie identité.
On cache sa personnalité derrière son identité sociale.
L’identité personnelle doit  résister à l’identité sociale.
Nous avons tous progressivement une identité numérique.
Nous ne sommes pas que notre génome.
L’identité est un sujet inépuisable.
Le passeport européen ne suffit pas pour se sentir européen. L’identité ce n’est pas seulement une étiquette.
Nos identités sont soit données, soit choisies.
Il est des identités honorables ou honteuses de quitter ou d’acquérir.
On ne choisit pas ses aptitudes.
L’identité sociale s’attarde sur le visuel. La découverte de la vraie identité demande du temps.
La femmes change d’identité quand elle se marie, divorce ou devient veuve.
En Chine, qui impose l’enfant unique, une multitude de puinés ne sont pas déclarés et donc n’ont pas d’existence officielle.
Mon identité m’est donnée par Dieu.
Il faut chercher à être le plus vrai possible, être en adéquation avec soi-même. Deviens ce que tu es.
Dans le Bouddhisme, l’identité est comme un fleuve changeant.
L’identité s’acquiert par les autres. Elle nous protège.
Il faut être Stoïcien et ne pas s’occuper de l’opinion des autres.
L’identité se construit à notre insu.
Les animaux domestiques ressemblent à leur maître.
L’identité essentielle c’est comme les racines d’un arbre, l’existentielle, comme le feuillage.
Le rôle sert d’identité.
Chassez le naturel, il revient au galop.
L’identité c’est complexe, flou et changeant.
Je suis aussi ce que je ne suis pas.
« On n’ose plus paraître ce que l’on est » JJ Rousseau.
L’identité est une recherche d’harmonie psychologique et morale.
L’identité fait que la personne est une valeur en soi.
On est près à la transgression et à la subversion pour affirmer son identité.
On cherche à imiter et à changer.
La vie est un changement permanent.